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Qui était Eugène VARLIN (1839-1871)

C’est une vie de militant qui commence à Claye-Souilly en Seine et Marne dans une famille d’ouvriers et artisans.

Après quelques études, il fait son apprentissage de relieur à Paris et suit également des cours de comptabilité à l’association philotechnique.

Puis ce sont grandes écoles et hautes études, dans la société de secours mutuel des ouvriers relieurs où déjà il prône :

– la formation d’une chambre syndicale ouvrière

– la création d’un enseignement professionnel afin, déjà, de détruire les mauvais effets de la division du travail

– un système d’assurance contre le chômage

– le refus des subventions impériales.

Dans le même temps, Eugène VARLIN adhère à l’Association Internationale des Travailleurs (AIT) qui se créée à Londres en 1864.

Il y acquiert une grande autorité morale et aussi intéresse…la police.

Très actif, il monte aussi deux coopératives :

– une, d’alimentation : « la ménagère »

– l’autre, de restauration : « la marmite »

Lors d’élections générales (mai-juin 1862), il élabore un programme socialiste qui préfigure les préoccupations et propositions qui seront entre autres celles de la Commune, « préconisant un collectivisme antitotalitaire, l’héroïque VARLIN, honneur et prolétariat, reste l’une des plus pures figures de la Commune et du mouvement ouvrier français » *.

1- Suppression des armées permanentes, armement de tous les citoyens.

2- Suppression du budget des cultes, séparation de l’Eglise et de l’Etat, liberté de discussion religieuse ou philosophique.

3- Réforme générale de la législation des magistrats, temporairement par le suffrage universel, établissement de jurys.

4- Instruction laïque et intégrale, obligatoire pour tous et à la charge de la Nation.

Indemnités alimentaires pour tous les enfants pendant la durée des études.

5- Liberté d’association, liberté de réunion, liberté de la presse, liberté individuelle garantie par la responsabilité de tous les fonctionnaires.

6- Etablissement de l’impôt progressif.

Puis ce fut la Commune. Eugène VARLIN y est engagé tout naturellement ; délégué au Comité Central, il y est chargé successivement des finances et des subsistances et participe aux combats dans les différents arrondissements.

L’insurrection est finalement vaincue et suivra la semaine sanglante. Eugène VARLIN, dénoncé par un bourgeois décoré, tente alors de s’échapper. Il est reconnu par un prêtre rue La Fayette et il est arrêté par le lieutenant Sicre à une patrouille de passage. Cette trilogie fonctionne normalement pour aboutir au massacre d’Eugène VARLIN dont l’agonie sera longue : arrêté Place Cadet, Eugène VARLIN sera traîné jusqu’à la Rue des Rosiers, à l’Etat-Major. On l’assoit pour le lyncher. Il est défiguré, éborgné. C’est toujours assis qu’il est fusillé.

Les soldats s’acharnent sur son cadavre et, dernière élégance, le petit lieutenant Sicre lui vole sa montre, cadeau de l’AIT.

Eugène VARLIN meurt le 18 Mai 1871.

* Encyclopédia Universalis 1997